Nintendo s'inquiète officiellement des services alternatifs pour Wii U, neuf mois après la fermeture de ses serveurs
Par Antonin Niel
Nintendo vs Communauté
Neuf mois après l'arrêt de ses services en ligne pour Wii U et 3DS, Nintendo publie un avertissement officiel concernant les services alternatifs qui ont émergé. Une communication qui vise manifestement Pretendo, solution communautaire open source qui permet de maintenir le jeu en ligne sur ces plateformes.
Une communication tardive qui masque mal son inquiétude
Le 15 janvier 2025, Nintendo a rompu son silence sur la question des services alternatifs via son compte de support japonais. Dans un message qui a rapidement fait le tour de la toile, l'entreprise reconnaît pour la première fois l'existence de services non officiels remplaçant les fonctionnalités en ligne de la Wii U, fermées depuis avril 2024. Sans nommer explicitement ces services, Nintendo évoque de potentiels "risques de sécurité", une mise en garde qui reste étonnamment vague sur la nature exacte des menaces.
Cette prise de parole survient dans un contexte particulier. Le message, devenu viral sur les réseaux sociaux, témoigne de l'intérêt persistant pour ces anciennes plateformes. L'entreprise, qui avait jusqu'ici ignoré l'émergence de ces alternatives, semble désormais préoccupée par leur popularité croissante. Un timing qui coïncide avec le succès grandissant de Pretendo, service communautaire devenu la référence pour maintenir en vie les jeux en ligne de la Wii U et de la 3DS.
Une communauté qui ne compte pas renoncer
Les réactions à cette annonce ne se sont pas fait attendre. En analysant les réponses, un constat s'impose : la communauté rejette massivement l'avertissement de Nintendo. "Si vous ne voulez pas qu'on utilise des serveurs alternatifs, proposez vos propres services", résume un utilisateur dans une réponse largement relayée. D'autres pointent l'incohérence d'une entreprise qui abandonne ses services tout en cherchant à décourager les alternatives.
La question de la préservation du patrimoine vidéoludique cristallise particulièrement les débats. Des titres majeurs comme Splatoon, exclusivement multijoueurs, seraient condamnés sans ces solutions communautaires. "Ces jeux, nous les avons achetés légalement. Nous voulons simplement continuer à y jouer", argumente un autre utilisateur, illustrant un sentiment largement partagé par la communauté.
Les alternatives s'organisent, Pretendo en tête
Face à l'arrêt des services officiels, la riposte s'est structurée autour de Pretendo, un projet open source qui a pris de l'ampleur depuis la fermeture des serveurs Nintendo. Le service, entièrement gratuit, permet aujourd'hui de jouer en ligne à de nombreux jeux majeurs. Parmi les titres actuellement pris en charge par Pretendo :
- Steel Diver: Sub Wars
- IRONFALL Invasion
- Pokkén Tournament
- Mario Kart 7
- Tri-Force Heroes
- Kid Icarus: Uprising
- PIKMIN 3
- Team Kirby Clash Deluxe
- Pokemon Rumble World
- Splatoon
- Super Mario Maker (3DS et Wii U)
- Mario Kart 8
L'accès à ces services soulève néanmoins des questions techniques et légales. Si une version allégée existe pour la Wii U via un simple changement de DNS, l'utilisation complète nécessite généralement une modification de la console. Une pratique qui, bien que située dans une zone grise juridique, ne fait que répliquer des protocoles réseau sans utiliser de code Nintendo protégé. Les développeurs de Pretendo, qui travaillent de manière transparente, insistent d'ailleurs sur cet aspect : leur objectif est la préservation, pas le piratage.
Source : Nintendo Customer Support Japon